FÉVRIER 2008, 10 ANS APRÈS ! Retour sur le sens caché des « émeutes de faim » au Cameroun

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En février 2008, le Cameroun a connu sa deuxième crise sociopolitique majeure après les échauffourées de la décompression autoritaire de la décennie 1990. Cette crise a bénéficié d’un environnement social marqué par la flambée des prix des produits de première nécessité tels que l’huile de palme, le riz, du poisson, du pétrole, etc. C’est dans ce contexte que les mobilisations sociales se sont absoutes dans les revendications politiques exprimées en termes de respect de la Constitution du 18 janvier 1996, issue d’un consensuel tripartite (opposition-société civile-pouvoir). L’idée répandue en novembre-décembre 2007 à travers les motions de soutien et l’appel à la modification de l’article sur la limitation du mandat présidentiel a ainsi été le seuil du rubicond. À cette occasion, les bigmens ou les caciques du Rassemblement démocratique du peuple camerounais -RDPC- (parti au pouvoir depuis 1982), auteurs desdites motions, appelaient le Président Paul Biya à modifier cet article pour garder le pouvoir à l’issue de l’élection de 2011. Profitant de l’insurrection juvénile de février 2008 qui a touchée sept des dix régions du pays, le Président de la République a convoqué l’argument de la violence légitime et de la peur traumatique, mobilisé les ressources financières de l’État pour s’offrir bail éternitaire à la tête du pays. Dix ans après, l’avenir du pays reste plombé par les mêmes hypothèques (chômage, cherté de la vie, crise économique, corruption, loi électorale contestée, etc.) et l’élection présidentielle de  2018 est désormais l’enjeu sociopolitique qui mobilise les différentes énergies.

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