Responsable : Primus FONKENG, PhD (Buéa-Cameroun)

Les pays d’Afrique en général et ceux d’Afrique centrale en particulier (Tchad, Cameroun, Congo-Brazzaville et Guinée Équatoriale), en dépit des aspects divergents liés aux contraintes civilisationnelles et aux pesanteurs économiques, présentent à maints égards, plusieurs similitudes : une quasi-commune trajectoire historique, des velléités intégratives (au sein de la CEMAC et de la CEEAC, de la SADC, de la Cen-Sad, etc.). Aussi, note-t-on une incorporation de la corruption dans le corps social, un clientélisme exacerbé, une volonté d’éternité au pouvoir, etc. En même temps, la contestation électorale est au cœur des saisons politiques depuis le retour au pluralisme politique de 1990. Le problème de la transparence électorale se pose avec acuité dans plusieurs pays africains. De nos jours, l’inversion tendancielle des résultats électoraux en faveur des partis au pouvoir mérite toute l’attention.

Ces aspects plus ou moins divergents cachent à peine les normes gouvernantes prédominantes grâce/à cause desquelles l’Afrique est schématisée comme la région du monde à faible pénétration de la démocratie et à forte dominance népotique. Entre dynamiques africaines parcellaires caractérisées par le maillage entre autocratie à maxima et démocratie à minima, s’inscrit la portée de cette thématique. Nous nous proposons ainsi d’interroger l’imbrication des constituants/résidus de l’autocratie et de la démocratie et son rapport à la stabilité/instabilité. Il s’agit ici d’ouvrir une réflexion complète sur la nature, la pratique, la perception, la plus-value des démocraties africaines, la capacité d’autonomie organisationnelle et l’efficience fonctionnelle des organes en charge du processus électoral en Afrique centrale. Car, les changements patronymiques issus de la vague de revendications de la transparence électorale ont, finalement, abouti au verrouillage systématique et au contrôle martial du processus électoral avec en prime une loi partialisée par l’hégémon gouvernant et une gestion administrative biaisée.