Les réponses gouvernementales à la crise anglophone au Cameroun

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Résumé

La guerre qui oppose le gouvernement camerounais et les groupes sécessionnistes dans les régions anglophones depuis 2017 est à l’origine de milliers de pertes en vies humaines, des centaines de milliers de déplacés internes/externes et de la destruction du tissu économique.  En effet, ce qui, en octobre 2016, n’était encore que l’expression pacifique d’un mal-être porté par le Consortium de la société civile, s’est greffé aux anciennes frustrations et revendications pour devenir, dès octobre 2017, une révolte armée et une guerre civile asymétrique. Après un déni total et des accusations d’instrumentalisations extérieures, le gouvernement a par la suite posé une série d’actes et pris une série de mesures qui peinent à mettre un terme à la crise. Ce texte porte sur un examen critique de l’éventail non exhaustif de ces mesures gouvernementales. L’auteur mobilise le cadre théorique de Sabatier sur la mise en œuvre des politiques publiques et le cadre d’évaluation des risques inhérents à toute nouvelle approche de réforme de Ingrams, Piotrowski et Berliner (2020) pour montrer que les réponses gouvernementales, bien que répondant en partie au problème anglophone, manquent de pertinence et de légitimité au regard du nouveau contexte, de la dynamique et de la complexité de la crise, du jeu des acteurs et de ses conséquences actuelles.  Enfin, l’auteur estime que la résolution de cette crise doit sortir du cadre du maintien de l’ordre et de la sécurité publics et embrasser le terrain politique et même diplomatique.

Mots clés: Crise anglophone, Cameroun, Grand dialogue national, Statut spécial, Groupes armés, politiques publiques.

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