Résumé
Les études consacrées à l’interface politico-administrative mettent en exergue les tensions entre le contrôle politique et l’autonomie des gestionnaires publics au sein des administrations. L’interface de notre point de vue constitue cette zone d’échanges et d’interactions réciproques, relativement mouvante, dynamique et floue, qui structure les rapports entre le politique et l’administratif. Dans cette contribution, nous examinons la relation du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement au Québec (BAPE) au politique. Nous nous intéressons non seulement à la façon dont cet organisme public impartial et consultatif gère son indépendance vis-à-vis du politique dans la conduite de ses mandats, mais aussi comment ses responsables (gestionnaires et commissaires) interprètent leur mandat, élaborent leur vision des études d’impact environnemental et leurs incidences sur leur rapport au politique. Nous pensons que l’indépendance d’une organisation publique (tiers neutre) vis-à-vis du politique n’est pas une donnée statique, immuable. Elle repose en partie sur la prise de conscience des gestionnaires publics de leurs responsabilités et l’idée qu’ils ou elles se font de leur mission, de leur leadership et leur capacité à défendre l’institution quitte à démissionner de leur poste au nom de valeurs supérieures. Toutefois, l’indépendance du BAPE, tiers neutre, est constamment mise à l’épreuve en fonction du contexte, des enjeux des dossiers et se négocie aux frontières mouvantes, dynamiques et incertaines de l’interface politico-administrative.
Mots clés : BAPE, Interface politico-administrative, indépendance, Tiers-neutre
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